Je ne sais pas ce qui est le plus pénible dans cette situation.
Est-ce les douleurs des épaules, des poignets, des doigts parfois brûlés ou encore du dos. Parfois les genoux ou les chevilles si vous avez vu le sol de près ou pris le pied dans un mini trou – trop petit pour être vu mais assez pour que votre chaussure se pose dedans.
Ou le regard des autres et les commentaires pour les plus stupides d’entre eux : « il a du caractère »-« il est méchant ? »-« Mais mon chien ne va rien lui faire ! »
Et après, les gens s’étonnent qu’on peut être en colère ! A croire que c’est plaisant de se faire tracter par un petit chien (et se faire moquer) ou un gros (tout en se faisant traiter)…
Dans cet article, je vous partage les 5 étapes que j’utilise pour apprendre aux chiens que j’héberge à ne pas tirer en laisse quand nous croisons d’autres chiens.
1. Bye bye cortisol !
Quand je rencontre un chien, je le sors une fois pour savoir comment il se comporte en laisse.
S’il est réactif et/ou craintif, je le place dans une bulle.
Pas de balade. Juste des sorties dans le jardin et beaucoup d’activités pour détendre et entrer en contact avec le loulou.
Attendez avant de quitter cette page ! Vous pouvez réinitialiser votre chien !
Je me doute bien que vous avez eu le temps de tisser un lien avec votre chien et c’est très bien ! Vous allez pouvoir travailler le focus.
Si vous possédez un jardin et que votre chien est explosif dehors, je vous conseille de le mettre « en retraite » loin de toute source de stress.
Si vous vivez en appartement, définissez deux parcours – un petit et un plus grand – que vous utiliserez tout le temps. La distance est en fonction de votre humeur et du stress de votre animal.
Pourquoi ne plus infliger de balades à votre chien ?
Oui, je sais que ça peut paraitre absurde alors que tout le monde hurle (et moi la première) de sortir son chien tous les jours même si on vit dans une maison avec un immense jardin.
Le souci est que votre chien sécrète l’hormone du stress, le cortisol, à chaque sortie. Et quand il est sous l’effet de cet hormone, il est incapable de réfléchir ou de vous écouter.
Vous bousillez votre relation.
C’est comme si je vous poussais dans une pièce remplie de mygales tous les jours pendant 30 minutes en espérant que la vue d’une araignée vous paraisse agréable ?
Complètement stupide n’est ce pas ?
(Si les araignées vous rendent indifférent(e), merci de remplacer les bestioles par votre peur, serpents, clowns, abeilles, etc.)
C’est pour cela qu’il faut laisser votre chien baisser en pression, évacuer le cortisol de son organisme et de réintroduire petit à petit les éléments présents lors des promenades qui lui font péter les plombs. Et pas n’importe comment.
2. Travailler la confiance et le calme.
2.1 Le calme.
Si votre chien est de nature anxieuse, qu’il a de la difficulté à rester en place, aboie sur tout et n’importe quoi, est toujours dans vos jambes, etc. Travailler le calme ne sera pas du luxe.
Comment apprendre à votre chien à se poser ? En le récompensant quand il est calme.
En général, nous prêtons plus d’attention à nos chiens quand ils sont en mouvement que lorsqu’ils sont couchés.
Alors oui, il ne faut pas déranger un chien qui dort mais si vous vivez avec un chien anxieux, son sommeil est déjà perturbé.
Dès que votre chien est calme, récompensez le avec de la nourriture.
S’il se lève quand vous souhaitez le récompenser, ignorez le. S’il vous regarde, c’est bon, donnez lui le bout de viande ou de fromage.
Et si vraiment vous ne pouvez pas du tout bouger, gardez des friandises sur vous, asseyez vous et lancez lui (faut apprendre à viser) en félicitant « c’est bien mon toutou, couché-calme-zen-ce que vous voulez ».
Petit à petit, vous vous redresserez tout en félicitant votre chien s’il reste posé.
2.2 La confiance.
Votre chien doit vous voir comme un leader.
Un leader est un être qui protège sa famille et possède une confiance en soi. Il est calme, régulier et bienveillant.
Alors, dans notre monde qui tourne beaucoup trop vite, il faut se secouer pour maintenir un statut de leader, quitte à faire des modifications dans sa vie. Si vous rendez votre vie plus confortable par un changement même minime, vous pouvez savourer des bénéfices et vous approcher du rôle de bon leader.
Pour la régularité, à chaque comportement de votre chien, offrez une unique réaction.
Par exemple, si votre chien aboie dans le jardin, à chaque fois qu’il aboie, rentrez le (vous l’appelez une fois et s’il ne revient pas, vous allez le rechercher en silence). Si votre chien vous saute dessus et que vous ne le souhaitez pas, ignorez le. Si votre chien se couche dans le canapé alors qu’il n’a pas le droit de poser une patte dessus, invitez le à descendre.
Et pour la bienveillance, sachez que la punition ne fonctionne pas dans la tête de votre chien. Il fait sa tête de malheureux ? C’est vous qui lui avez appris de part vos réactions : votre chien s’adapte à votre posture.
Ce qui est cool avec les chiens, c’est qu’ils nous pardonnent nos erreurs facilement.
3. Intégrez le focus.
Depuis quelques jours, votre chien commence par vous voir vraiment comme un leader et apprend à se détendre.
Je vous fait peur tout de suite, il faut trois semaines pour nettoyer le corps du cortisol pour les chiens les plus réactifs et anxieux.
Vous connaissez mieux votre chien que moi, à vous de trouver les bons moments sans forcer la main au risque de devoir tout reprendre depuis le début.
Vous allez donc apprendre à votre chien à se concentrer sur vous même quand il est tenu en longe (entre 8 et 15 mètres). Je vous conseille de lui enfiler un harnais.
Si vous préférez le collier, il faudra le désensibiliser à la pression.
Dans un lieu calme, votre jardin, un parc, un parking désert, vous allez marcher avec votre chien.
Dès qu’il tourne à gauche, vous allez glisser vos doigts sur la longe (pour ne pas donner d’à coups) tout en vous dirigeant à droite.
Dès que votre chien s’approche de vous (même de quelques pas), félicitez le à la voix, ou cliquez si vous utilisez un clicker, puis récompensez en nourriture. Vous lui apprenez à vous regarder.
Travaillez en petites sessions de 5 minutes.
4. Coucou monde réel !
C’est le moment de tester votre chien avec quelques stimuli !
Rendez vous dans une rue calme et marchez que dans cette rue (vous faites des allers-retours).
Si votre chien commence à tirer pour renifler une odeur, arrêtez vous. S’il vous regarde (parce que vous aurez bien travaillé en équipe), félicitez à la voix ou au clicker puis laissez le sentir.
Parlez le moins possible. Parlez uniquement pour félicitez.
Vous voyez un chien arriver face à vous au bout de la rue ? Traversez tranquillement et continuez votre chemin.
Idéalement, essayez de maintenir (sans qu’il ne s’en rende compte, donnez lui à manger) votre chien derrière une voiture garée car il n’est pas encore prêt pour cette rencontre.
5. Croiser des chiens, même pas peur !
Il va bien falloir tôt ou tard lui présenter des congénères et pour ça, il existe 3 solutions :
- demandez à une personne que vous connaissez et qui vit avec un chien sympa pour travailler avec elle.
- balader dans un espace assez grand où des chiens baladent en laisse.
- rendez vous dans un club canin qui pratique l’éducation positive (et ne va pas balancer votre chien dans une meute ni face à un chien qui va le cartonner).
L’idée est de laisser votre chien observer à distance ses congénères.
Nous ressentons un malaise quand un étranger se trouve à moins d’1m50 de nous. Pour un chien, c’est 7 mètres (et pour les réactifs, ça peut être 30 mètres), à vous de garder les chiens à une distance confortable pour votre chien.
Dès que votre chien se fige à la vue d’un congénère, reprenez l’exercice du point 3.
Dès que votre chien vous suit, récompensez le généreusement : il vient de fournir un effort intense.
L’idée n’est pas de lui apprendre à éviter les chiens mais à lui expliquer que s’il est mal à l’aise, la solution n’est pas d’hurler mais de s’écarter.
Pour bien terminer.
Cette technique fonctionne également avec les voitures, les vélos, les humains, les tracteurs, les camions poubelles, etc. etc.
Elle fonctionne à condition d’être régulière tout le temps de la rééducation.
Pour rappel, vous devez :
- Laisser souffler votre chien
- Reprendre le contrôle et une place de vrai leader
- Apprendre à votre chien à vous regarder
- Comprenez l’importance du silence lors des sorties
- Gérer votre environnement autant que vous le pouvez pour offrir une visibilité à votre chien tout à assurant la sécurité de tous.
A vous de jouer !
Comment se passe vos balades ?