Il s’appelait Ugo – Partie 2/2

Dans cet article, vous allez découvrir une fin qui ne devrait pas exister.

On nous apprend tout petit que tant qu’on fait de son mieux, tout ira bien.

Ugo m’a appris la vraie vie.

Pour découvrir la première partie de notre histoire, cliquez ici.

 

La routine.

 

Avec Ugo, tout était incroyable.

Les gens me regardaient souvent avec des yeux horrifiés. D’un côté, je les comprenais, si je perdais le contrôle d’Ugo, c’était l’accident assuré.

Ce chien m’offrait une confiance incroyable. Un matin de braderie, je le baladais avant que les rues ne soient envahies de « chineurs » et « bradeurs » en tout genre.

 

Il était 5h15 (oui, certaines braderies commencent à recevoir vers 6h dans le Nord) et ma maman déchargeait la voiture de toutes les affaires qui nous encombraient plus qu’autre chose.

Il faut savoir que des gens viennent chiner directement dans votre coffre, lampe de poche à la main, dans l’espoir de trouver les meilleures affaires. Ironie du sort, au moment où je passe avec Ugo, deux hommes se disputent à côté de ma mère pour un paire de rideaux.

Je bombe le torse (pour faire « maitre chien », je ne sais pas trop en fait) et lance d’une voix grave : « Maman, il y a un problème ? » 

Les deux hommes se figent à la vue de mon gros nounours qui a peur de son ombre et se mettent d’accord en moins de dix secondes.

 

Ugo est protecteur (malgré lui)

 

Le drame.

 

Un mercredi matin, le téléphone sonne. Ma mère décroche.

« J’arrive tout de suite, non, non, je ne prends pas Lindsay »

Je stresse déjà.

« Maman, qu’est ce qui se passe ? »

« J’emmène Ugo chez le véto, tu restes ici »

L’attente est horrible, je ne sais rien du tout.

Quand ma mère rentre, elle a les larmes aux yeux. ça pue.

« Lindsay, c’est grave »

Ugo s’est retourné l’estomac.

 

Les grands chiens doivent manger au calme afin d’éviter cette fameuse torsion d’estomac. Ugo n’était pas le plus calme et à voulu jouer peu de temps après son repas. Il s’est fait opérer.

 

Retrouvailles.

 

Ugo est rentré mais personne ne veut que je le vois, il n’est pas au meilleur de sa forme.

Deux jours d’attente : ma limite.

Après les cours, je fonce chez l’amie de maman.

« Je veux le voir »

Elle m’ouvre malgré elle. Et me préviens qu’Ugo est faible, qu’il est dans la cuisine, à l’autre bout de la maison. Il ne bouge pas beaucoup.

Je sens les larmes monter. Je les essuie, je suis forte et si je ne lui suis pas, je ne pourrais pas le voir. Je suis forte, vraiment.

J’ouvre la porte du couloir qui donne dans le salon. Ugo est là.

Il balance la queue et se traine sur le sol. « Mon chien » est dans un piteux état.

Je pleure mais je suis forte.

Je l’aide à retourner dans la cuisine où il a facilement accès à l’eau et à son petit jardin. Il me donne sa balle.

 

Ugo a un mental d’acier.

 

Bonheur éphémère.

 

Ugo a repris du poil de la bête. Sa maitresse fait très attention a ses repas. Repas qui lui coûtent une fortune, elle qui galère à chaque fin de mois. Plutôt au milieu en réalité.

Un soir, elle m’annonce qu’elle va se séparer d’Ugo.

Le ciel me tombe sur la tête.

 

Je supplie mes parents de le prendre. Refus.

Je supplie mes parents de le prendre le temps de lui trouver une famille top pour lui. Second refus.

Je demande à sa future-ex propriétaire de me laisser deux semaines.

Elle ne répond pas.

 

Recherche acharnée.

 

Ugo est encore là, je profite de lui le plus possible. 

Et quand je ne suis pas avec lui, je contacte des associations.

 

Je trouve très vite (avec les moyens de l’époque) le contact d’une association spécialisée pour les Dogues de Bordeaux.

J’arrive à parler au téléphone avec la présidente de l’association, je lui explique l’histoire avec mes mots d’ado, elle m’assure de faire le nécessaire pour Ugo.

Deux jours plus tard, je reçois un appel. C’est un homme qui est intéressé par Ugo, il a une femme et une fille de 8 ans. Il souhaite plus d’informations sur le chien et souhaite le rencontrer au parc. La présidente a assuré.

Les informations sont données, j’explique l’urgence de la situation et notifie bien qu’il ne s’agit pas de mon chien.

Il en parle à sa femme et me recontacte très vite.

 

Traitrise de tous les côtés.

 

Cinq jours passent, pas d’appel.

La présidente m’a t elle oublié ? N’y avait il que ces gens intéressés par mon super toutou ?

Je me rend chez Ugo.

Son ex propriétaire m’ouvre. Ugo est parti « à la SPA ».

Douche froide.

Je pleure toutes les larmes de mon corps en rentrant chez moi. Et le soir. Et la nuit aussi.

 

Le lendemain, un appel. C’est l’homme pour Ugo !

Je décroche « Oui, c’est bon, on peut se voir ce week end au parc »

« Ugo est parti hier »

Réaction inattendue, le gars me crie dessus

« Qu’est ce que je dis à ma fille ?! On l’aimait déjà ! »

Et me raccroche au nez.

Abasourdie et remplie de rage, je lui envoie un SMS

« Si vous aimez vraiment Ugo, il est à la SPA belge ou française, merci de le rechercher et de l’adopter »

Je n’ai jamais eu de nouvelles.

Commentaires

        1. Oui, oui, la SPA est une facilité pour beaucoup de monde.

          Par contre, personne n’a voulu me dire laquelle car du haut de mes 13 ans, j’aurais été le voir à vélo (les SPA étaient à minimum 20-30 minutes de voiture…)

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